Un été d'enfer, Vera Brosgol,
éd. rue de Sèvre, dès 7 ans.
Les camps scouts, les colonies de vacances, pour moi, c'était juste l'enfer, je détestais ça, une vraie souffrance! Pour l’auteure et pour son personnage de Vera aussi, de toute évidence! En lisant la BD, j'ai été happée et me suis dit "ça sent le vécu, ça..." parce que les émotions enfantines sont palpables.
Vera a 9 ans, elle vient de Russie et n'arrive pas à s'intégrer à Albany, parmi les petites américaines plus aisées qu'elle. Alors, un camp scout de deux semaines rien que d'expatriés russes, ça devrait être le pied, non? Ben oui, mais parfois l'intégration, ce n'est pas une question de langue ou de culture... c'est juste qu'on est comme ça: plus solitaire, plus timide, "hors norme", moins adaptable, un peu asociale, peut-être moins superficielle aussi, plus dans la contemplation que dans l'action. Ce qui ne veut pas dire qu'on en souffre pas. Du rejet.
Un roman graphique qui puise dans les souvenirs de l'auteure avec évidemment les touches de fiction et la création de personnages nécessaire à une bonne intrigue.
Parce qu'on s'est tous senti seul à un moment donné, rejeté, invisible, frustré et en colère. Parce qu’on a tous eu envie enfant d'être populaire, accepté, aimé, de faire partie d'un groupe, d'arriver à se faire des copains même si on ne connaît personne. Parce que souvent la différence cache des richesses intérieures, qu'il faut parfois tomber et se relever plusieurs fois pour le comprendre, faire les bons choix et puis rencontrer la bonne personne...