La forteresse des lapins,
Linda Zuckerman, éd. Seuil, dés 13 ans.
J'en ai encore froid et j'en sens encore les murs et les arbres sombres autour de moi! C'est que Linda Zuckerman maîtrise parfaitement l'art de la description: l'hiver, la famine, les magasins vides de Foxboro qui ne vendent plus que des queues de souris, on le vit avec Harry le renard qui se frotte les pattes pour se réchauffer, son haleine formant un nuage blanchâtre dans l'air glacé. Bien plus loin, de l'autre côté de la forêt, c'est avec Quentin l'étudiant que l'on ressent la peur qui étreint les lapins dans la forteresse après le couvre-feu depuis ces disparitions étranges de familles entières.On y est, on est présent, on colle aux personnages, on les voit, on les ressent.
Des personnages que les puissants semblent manipuler comme des marionnettes pour mener leur plan diabolique: le trafic d'êtres pensant pour leur chair, des lapins qui enlèvent et assassinent d'autres lapins pour vendre leur viande aux renards et faire fortune. Les routes de Quentin et de Harry vont se croiser et la réalité va bouleverser leurs croyances. La proie et le prédateur vont s'entraider pour mettre fin à l'odieux trafic.
Un bon roman qui mêle aventure, mystère, conspiration et dénonce le goût du profit à n'importe quel prix. Un roman sur l'amitié au-delà des différences, sur le courage, l'honneur et les choix. Choix de vie, choix de ses frères de combat quand les frères de sang deviennent l'ennemi.