Les animaux reviennent,
Michael Krüger & Quint Buchholz,
éd. Plume de Carotte, dés 8 ans.
Un roman-fable à lire par temps de canicule. Car c'est par cette chaleur que tout va commencer. Avec la hausse des températures, mouches et moustiques arrivent par milliers et envahissent sournoisement la cité. Les vitres se noircissent d'ailes bourdonnantes. Puis ce sont les araignées, les guêpes et les tiques. Les espaces verts ne font plus la fierté des habitants mais leur malheur en devenant gîtes pour insectes. Et toujours cette chaleur. Les citadins s'adaptent en râlant mais ne quittent pas la ville. C'est le règne des ventilateurs et des bombes insecticides. Le roman est à la première personne et ça pourrait être moi qui raconte ce que je vis, là maintenant, dans le centre de Bruxelles. Le coiffeur Pipo, mon voisin se demande où tout cela nous mènera-t-il? Quand une vache s'installe en pleine circulation, qu'une tortue séculaire traverse la rue et qu'un ours brun dévalise le confiseur, je me demande moi, le narrateur, si les animaux ne sont pas tout simplement venus reconquérir de leur habitat.
Le ton est calme et descriptif soutenu par des illustrations dégageant un sentiment de sérénité. Point d’esbroufe, d'envahisseurs aux allures de films catastrophes ou de violence. Non, juste une constatation, un état des lieux. Le roman s'arrête, le témoignage prend fin mais l'histoire ne fait que commencer et les questions pleuvent: Mais alors...? Et si...? Tu crois que...? Le livre se referme et l'imagination des enfants s'ouvre. Libre à nous, parents, de plonger avec eux.